2020-2023 Bilan de mi-mandat

Réélue Présidente du Grand Reims en juillet 2020, vous arrivez à votre mi-mandat. L’objectif que vous vous êtes fixé pour le territoire a-t-il été tenu à ce stade ?

Au moment de ma réélection, j’ai affiché une ambition majeure devant les 208 élus communautaires qui composent notre assemblée : dans la première année, doter le Grand Reims d’un Projet de territoire. Je suis heureuse de pouvoir dire que le cap a été tenu puisque le Projet de territoire, fruit du travail collaboratif et concerté entre tous les acteurs et forces vives de notre territoire, a été adopté à l’unanimité, le 24 juin 2021. Il s’agit véritablement de la pierre angulaire de notre mandature destinée à bâtir le Grand Reims de 2030. 2017-2020, c’était la mise en place d’une communauté urbaine, créée à partir de huit communautés de communes et d’une communauté d’agglomération. Une période qui nous a permis de définir notre fonctionnement, l’organisation de notre gouvernance et d’achever les engagements pris au début du mandat. Depuis notre réélection en 2020, nous avons donc bâti notre identité collective et notre projet partagé : faire du Grand Reims, un territoire de référence en matière de neutralité carbone et de transition écologique. C’est le rôle et l’ambition du Projet de territoire, véritable outil de planification visant à renforcer notre attractivité (économique, touristique, universitaire et résidentielle), à assurer l’aménagement harmonieux de notre territoire, à faire face aux grands défis climatiques et énergétiques.

Pour atteindre cet objectif, notre Projet de territoire s’articule autour de six grands chantiers :

• Le SCoT/PLUiH
• Le développement économique
• L’attractivité résidentielle
• La construction d’une identité de marque
• Le plan mobilités
• L’accompagnement des bourgs centres, centre-bourgs et de la ville centre

Ce Projet de territoire a-t-il déjà trouvé des traductions concrètes dans les politiques menées par la Communauté urbaine ?

La première déclinaison opérationnelle, c’est évidemment l’extension de notre réseau de transport à tout le territoire. L’objectif est clair : chaque habitant du Grand Reims devra bénéficier d’une solution de transport adaptée à moins d’un kilomètre de son domicile. Ce travail en matière de transport illustre notre façon de penser le territoire et de faire Grand Reims. La nouvelle offre de transport verra le jour en 2024, suite aux négociations qui nous conduiront à choisir cette année un nouveau délégataire. Le Transport à la Demande (TAD), actuellement expérimenté sur trois pôles de la communauté urbaine, pourra alors être étendu au reste du territoire, en fonction des besoins. En matière d’attractivité, nous avons eu le plaisir, le 19 janvier 2023, de dévoiler notre nouvelle marque de territoire : Reims Légend’R. Fruit d’un travail collaboratif, cette nouvelle identité territoriale à vocation à rassembler tous les acteurs du territoire derrière une seule et même banni’R. Il s’agit d’une étape importante pour faire rayonner notre territoire grâce à une identité fédératrice, lisible et visible par tous.

Autre dossier qui va nous occuper jusqu’à la fin du mandat, c’est l’immense chantier de l’urbanisme, toujours fondé sur un enjeu d’équilibre du territoire. En 2022 et 2023, nous avons lancé les travaux de révision du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), à l’échelle de la Communauté urbaine, et d’élaboration de notre Plan Local d’Urbanisme intercommunal et Habitat (PLUiH). Ces réflexions permettent aux élus de la Communauté urbaine d’échanger sur une vision d’aménagement commune et partagée, sur les enjeux de la préservation et de la valorisation de nos terres agricoles, sur notre manière de construire et de penser le logement et l’habitat à l’échelle de nos villages et de nos villes.

Enfin, le Grand Reims s’est doté, en 2022, d’un Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) listant 80 actions précises à mener afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre, nos émissions de polluants de l’air, notre consommation d’énergie et d’augmenter notre production d’énergie renouvelable. Une étape clé pour atteindre la neutralité carbone.

2020 à 2023, qu’est-ce que le Grand Reims a fait pour améliorer le quotidien et la qualité de vie de ses habitants ? Ces réalisations profitent-elles davantage aux urbains ?

Le Grand Reims agit au quotidien pour apporter des services fondamentaux au bien-être de ses habitants et à leur qualité de vie, dans des domaines tels que le scolaire en rural, l’eau et l’assainissement, la gestion et la valorisation des déchets, le transport, la voirie, l’urbanisme et l’éclairage public.

Sur le scolaire, nous pouvons prendre l’exemple des constructions des pôles scolaires d’Ecueil (7 M €) et des Petites-Loges (5 M €) ou encore la convention Ecole numérique (2,8 M €) qui permet d’équiper toutes les classes des écoles gérées par le Grand Reims en tableaux blancs interactifs, tablettes et kits robotiques. L’équité a également été recherchée avec l’harmonisation des tarifs du prix de la restauration scolaire, au 1er janvier 2023, allant de 2,62 € à 6,90 €, en fonction du quotient familial. Etant entendu que le Grand Reims prend en charge 69% du prix global des repas et que la participation demandée aux familles représente 31% du coût de revient.

Pour la gestion des déchets, 67 communes de l’Ouest du Grand Reims (17 000 foyers) ont vu une amélioration de leur collecte sélective avec l’attribution de bacs de tri en remplacement des sacs de tri. Au 1er janvier 2023, de nouvelles consignes de tri sont entrées en vigueur avec un objectif : passer de 55 à 63 kg de déchets recyclés par an et par habitant. La déchetterie de Saint-Brice-Courcelles (2,4 M €) a été entièrement remodelée et de nouvelles déchetteries verront prochainement le jour à Ville-en-Tardenois et Gueux/Muizon, pour une meilleure couverture du territoire.

13 M € sont investis chaque année sur les voiries (hors ville de Reims) pour mener les différents travaux de réfection priorisés et listés par les maires eux-mêmes, au sein des conférences de territoire. Dans ce domaine de compétences, le chantier impressionnant du pont de Witry (8,5 M €) s’est achevé et celui du carrefour giratoire du Linguet (2,7 M €) sera bientôt terminé.

En ce qui concerne l’eau, le Grand Reims investit 17 M € par an pour les travaux d’assainissement et dépense 13 M € par an pour la distribution de l’eau potable. Là aussi, l’équité entre tous les habitants a été recherchée puisque les prix de l’eau vont être progressivement harmonisés jusqu’en 2034 pour que chaque habitant du territoire paye le même prix de l’eau, peu importe sa commune de résidence.

La volonté, toujours plus grande, de favoriser les mobilités douces a également été prise en compte avec l’élaboration de notre Schéma cyclable. Concrètement, cela représente 45 M € sur 15 ans, pour la création de 16 lignes, de 340 km de pistes cyclables, rabattant notamment sur les haltes et gares ferroviaires. L’âme de la Communauté urbaine est de toujours jouer la complémentarité des forces entre l’urbain et le rural. Gardons aussi à l’esprit que tous les équipements et infrastructures déployés au sein de la ville centre peuvent être utilisés par l’ensemble des administrés.

Chaque année, le Grand Reims investit environ 120 M € sur les territoires, représentant environ 552 € par habitant dans le rural contre environ 478 € investis par habitant dans l’urbain (ex Reims Métropole). Cette répartition globale démontre notre volonté que le Grand Reims joue pleinement la solidarité territoriale. Il en est de même au niveau de la représentation au sein du Conseil communautaire puisque la ville de Reims, qui représente 62 % de la population du Grand Reims, ne compte que 28 % des sièges de la Communauté urbaine. Cette première moitié de mandat fut perturbée par la pandémie. Vous pouvez compter sur notre détermination pour que les trois prochaines années nous permettent d’aller plus loin ensemble, au service de notre territoire et de ses habitants.